Contenus mis à jour le 28 août 2023

Aménagement du Rec de Veyret

Le Rec de Veyret est un petit ruisseau typiquement méditerranéen : sec la plupart du temps, il semble n’être qu’un fossé, mais peut se transformer en véritable torrent lors d’un épisode pluvieux intense.

Il né sur la commune de Montredon-des-Corbières. C’est notamment là qu’en cas de très fortes pluies, il prend un caractère dangereux : le vallonnement provoque un remplissage très rapide du ruisseau, qui peut entraîner des débordements. 200 entreprises sont installées dans la zone d’activités de Montredon, longée par le ruisseau.

En aval, le Rec de Veyret traverse l’espace de Liberté à Narbonne, zone dans laquelle vivent 8500 personnes, puis va se jeter dans l’étang de Bages et finalement la mer.

Le Rec de Veyret nait dans les Corbières et traverse deux communes : Montredon-des-Corbières et Narbonne. Il se jete ensuite dans l’étang de Bages. Il est constitué d’un cours principal et de plusieurs petits affluents, notamment le ruisseau de la Maire par le Nord, et le ruisseau de Las Tinos, juste à l’éntrée dans Narbonne. Son bassin versant représente au total environ 50 km2.

Historiquement, notre région est soumise au risque inondation. Les crues sont nombreuses et souvent destructrices. Il serait une erreur de penser que seul le fleuve Aude et quelques cours d’eau bien localisés peuvent provoquer des dégâts. L’expérience nous montre que malheureusement, il est extrêmement difficile de prévoir où et quand va se produire une crue, et dans quelles proportions.

Le Rec de Veyret a déjà débordé au cours du siècle écoulé, à au moins quatre reprises :

  • octobre 1920,
  • novembre 1965,
  • septembre 1992,
  • octobre 1994.

Les photos ici présentées montrent une « petite crue »  survenue en octobre 1996, au niveau de l’Espace de Liberté. On voit également (3ème photographie) l’ouvrage écrêteur existant de Cap de Pla, très surchargé. Ce ruisseau sec la plupart du temps peut donc se montrer dangereux en cas de forte pluie.

Les évènements catastrophiques qui sont survenus dans notre département ainsi qu’ailleurs sur notre territoire national nous obligent à reconsidérer notre approche de cours d’eau tels que le Rec de Veyret. Leur calme apparent ne doit pas laisser oublier qu’il s’agit de torrents lorsqu’apparaissent des épisodes cévenoles. Surtout, plusieurs milliers de personnes vivent sur ses rives et sont donc à sa merci.

Le SMDA a conduit une étude dans l’objectif de sécuriser le territoire directement au contact du Rec. 25 scénarios d’aménagement ont été étudiés. La vidéo suivante permet d’aborder les détails de ces pistes de réflexion :

8500 personnes protégées avec leurs biens
200 Entreprises préservées
58 Millions d'euros de dommages évités

À Narbonne (Bagatelle) et à Montredon des Corbières, deux nouvelles installations seront construites. Il s’agit d’ouvrages écrêteurs de crues, dont l’action consiste à maîtriser le débit d’évacuation des eaux de pluie. Ils sont nombreux en France et dans le monde et leur utilité n’est plus à prouver. Voici un descriptif de leur fonctionnement :

  1. L’ouvrage stocke en amont l’eau arrivant avec un débit trop fort en cas de crue.
  2. Limite et maîtrise le débit aval.
  3. Restitue le volume stocké sur plusieurs jours, afin d’empêcher ou limiter les dégâts.

Implantation des aménagements

Qu’est-ce qu’une crue centennale ?

C’est une crue dont la probabilité qu’elle se produise est égale
à une sur cent chaque année.
Pour notre zone, cette crue survient lorsqu’il tombe 190 mm de pluie en 6h, ou 310 mm en 24h. En comparaison, 350 mm de pluie sont tombés en 10h en 2018 à Carcassonne.

Quelles sont les capacités actuelles ?

En l’état actuel des ouvrages, le Rec de Veyret est capable  d’évacuer 40m3/s sans provoquer de débordements. Une crue centennale aura un débit de 200m3/s, soit 5 fois la capacité actuelle d’évacuation des eaux.

De quel risque parle-t-on ?

Un risque inondation qui concerne 8500 personnes (quartiers de Maraussan, Mayolle, Eygassieral) et 200 entreprises le long du bassin versant du Rec de Veyret (zones d’activités de Montredon, la Coupe et Bonne source).

Quelle quantité d’eau peut-on retenir avec l’ouvrage écrêteur de la plaine ? Presque rien. La retenue serait bien plus importante après la source de la gourge ?

Robert B.

Le projet d’ouvrage écrêteur de la plaine permettrait de stocker temporairement jusqu’à 1 500 000m3. A titre de comparaison, la retenue de Cap de Pla permet actuellement de stocker 473 000m3. Implanter un ouvrage écrêteur plus en amont sur le bassin versant (au niveau de la source de la gourge) limite sa zone d’influence hydraulique et donc son efficacité. La quantité d’eau retenue serait donc moindre et l’effet de diminution du risque en aval, limité.

Le Rec de las Tinos se prolonge par le ruisseau des loups et monte au-delà de Marigna.

Le ruisseau de Las Tinos est effectivement très long ce qui se traduit aussi par des débits en crue significatifs, de l’ordre de 55 m3/s en crue centennale.

Monsieur le président, je vous remercie de me permettre de poser des questions. Vous confirmez la réalisation de l’ensemble des travaux pour 2025. Quel sera le coût global et la répartition du financement entre les divers acteurs !

L’affichage de travaux en 2025 reste indicatif car ce type de projet est complexe.

A ce stade de l’étude, le projet d’aménagement représente un investissement global de 20 000 000€ finançables à 80%. Le détail du plan de financement reste à définir avec les partenaires que sont l’Europe, l’Etat, la Région et le Département.

Je vous informe que depuis 2001 le BCEOM mandaté par la mairie a également fait un projet équivalent pour une réalisation 2019 à 2020. Egalement le SMMAR a finalisé le projet sensiblement identique pour la réalisation 2020. La conclusion est la suivante: projet à un coût nettement inférieur à celui des conséquences négatives subies par les riverains à la suite d’une crue centennale.  Rentabilisation sur 15 ans.

L’étude du SMMAR que vous citez précédemment précise que le coût estimé des dégâts matériel en cas d’inondation sans aménagement s’élèverait à 90 millions d’euros pour la collectivité. Au-delà des enjeux financiers, la préservation de 8 500 personnes est le moteur principal de notre démarche, à laquelle nous vous remercions de contribuer.

Je m’interroge sur l’ancienneté des données utilisées dans les études (publiées en 2002) et des logiciels de modélisation ayant servi à l’élaboration du PPRI, élaboré par le bureau d’études BCEOM en 2006. J’aimerais savoir s’il est prévu d’actualiser la modélisation et s’il y a des alternatives aux aménagements prévus.

Christian C. – ECCLA

Toutes les données existantes ont été récupérées (dont celles de 2002) et analysées. Bien sûr des données complémentaires ont été recherchées ces dernières années, dont les dernières en date de 2020 (Topographie par levé Lidar, Géotechnique…)

Plusieurs modèles sont utilisés pour se donner une meilleure idée des enjeux sur le territoire et tous fonctionnent sur des données récentes. Ainsi, de nombreux scénarios (25) ont été envisagés et étudiés depuis 3 ans et prenant en compte différent type de crue. Les aménagements proposés à ce stade s’appuient donc sur les meilleures solutions techniques possibles pour protéger les biens et les personnes.

Pour quelles raisons encore cet avant-projet, projet, enquête publique ? Dans le cas d’inondation et de conséquences très graves humainement, pensez vous que vos discours soient audibles ?

Le BCEOM a travaillé pour le compte de l’Etat dans le cadre du Plan de Prévision des Risques Inondations ( PPRi), le SMMAR a travaillé sur l’analyse coût/bénéfice d’un projet à porter par le SMDA pour le PAPI 2. C’est bien le SMDA qui est à l’initiative et en responsabilité sur cette étude, et les études que vous citez s’inscrivent logiquement dans la démarche actuelle.

Nous sommes aujourd’hui à l’étape d’avant-projet, puis suivra le projet, les études règlementaires obligatoires et l’enquête publique.

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