Contenus mis à jour le 22 août 2023

Mer en mouvement

Une étude pour mieux comprendre notre littoral

Notre territoire possède un atout immense : son littoral, long de plus de 40 km. Ce littoral, qui apporte des richesses, des vivres, des loisirs, peut malheureusement aussi représenter un danger pour les populations. Une fois la saison douce passée, les tempêtes peuvent frapper notre côte et provoquer des dégâts. Cela est arrivé à de nombreuses reprises déjà. Il faut ajouter à ce risque climatique, un risque lié à l’érosion. On constate depuis une vingtaine d’années un phénomène d’érosion de plus en plus marqué sur l’ensemble de notre littoral. Cette érosion, si elle se poursuit, aura des conséquences importantes sur la manière que nous avons d’habiter notre littoral.

Une étude pour mieux connaître notre littoral

Afin d’analyser et de comprendre les évolutions globales du littoral audois, le SMDA s’est allié à deux autres structures : le syndicat du bassin de la Berre et du Rieu et le syndicat mixte des Corbières Maritimes. Ensemble, ils ont pu commander une étude précise des évolutions du littoral. C’est la cabinet d’ingénierie BRLi qui a été mandaté pour la conduire.

Le littoral audois est une grande zone humide. La présence d’étangs sur la quasi-totalité de ce territoire en fait une région précieuse pour la conservation des espèces. C’est aussi un espace touristique qui compte des villes et villages de bord de mer. Cette proximité de la mer soumet notre territoire aux aléas propres à ce milieu, notamment climatiques, qui engendrent des conséquences pour les habitants et les activités.

Deux risques coexistent :

  • le risque d’érosion, c’est à dire le fait que la côte perde des sédiments, et que le trait de côte recule, et
  • le risque de submersion, c’est à dire le fait que la mer ou les étangs, lors d’évènements exceptionnels (tempête) ou du fait de la montée des océans (changement climatique) submergent une partie du littoral.

Un phénomène naturel…

Le littoral est en perpétuel mouvement. Il a été modelé au cours des siècles au gré des courants et des tempêtes. Entre érosion et accrétion, c’est toute la côte qui évolue naturellement, modelant les plages, les cordons dunaires et les étangs au cours des âges.
Ainsi, Narbonne était un port au début du Moyen Âge et le massif de la Clape une île au XIIIe siècle.

…accentué par les activités humaines

Phénomène long et ample, rythmé par les tempêtes hivernales et le parcours du sable, l’évolution du trait de côte est désormais perturbé par les activités humaines.
Le littoral audois était encore dans une dynamique d’accrétion jusque dans les années 1970, mais on observe depuis une érosion accrue et une diminution de la surface des plages.

Sur notre territoire, après des siècles d’apparente stabilité, l’érosion a malheureusement d’ores et déjà montré une certaine avancée. Même si les résultats de l’étude littorale démontrent des disparités, il apparait que l’ensemble du littoral est touché, avec des points fortement érodés.

Un phénomène connexe de l’érosion

La submersion marine est un phénomène complexe qui se produit en cas de conditions météorologiques dégradées (tempêtes, dépressions, vents, etc.). La mer vient alors recouvrir la plage et va parfois au-delà, dans les espaces situés en arrière (lagunes, marais, etc.). Ce phénomène peut durer plusieurs heures, voire quelques jours.

Toutes les activités humaines à proximité du littoral sont concernées : inondation des maisons, ruptures d’infrastructures, mais aussi accentuation de la salinisation des terres agricoles.

Certains facteurs peuvent aggraver ce phénomène courant. Le changement climatique, notamment, entraîne une hausse du niveau moyen de la mer, et influence la fréquence et la force des tempêtes. Enfin, les fortes tempêtes accentuent l’érosion et transforment le littoral durablement.

Comment s’adapter et se protéger des phénomènes de sumbersion ?

Il existe des solutions fondées sur la nature :

Préserver les milieux lagunaires

Les lagunes et autres milieux naturels du littoral jouent un rôle de zone tampon vis-à-vis des submersions. L’Aude est riche de ces espaces capables de retenir temporairement des millions de m3 d’eau de mer.

Maintenir plages et cordons dunaires

Ils sont le premier rempart à la submersion. Il faut donc les préserver un maximum, en particulier les dunes qui limitent les entrées d’eau marine.

D’autres solutions sont mises en place par l’Homme…

Adapter l’urbanisation

Éviter de construire trop près de la mer est nécessaire, d’autant plus face aux phénomènes actuels  de hausse du niveau de la mer et d’érosion.

Créer des ouvrages de protection

Ces ouvrages en dur peuvent constituer une solution temporaire, limitée et coûteuse. De plus, ils peuvent induire une modification du trait de côte.